Le rejet de Kyoto est consternant

Le Parti vert du Canada est consterné par la décision du gouvernement Harper de se retirer officiellement du Protocole de Kyoto. « Il est extrêmement choquant que le Canada ait décidé de se retirer de Kyoto à peine quelques jours après la conclusion de la Conférence de Durban », a décrié la chef des verts Elizabeth May, qui a assisté aux négociations de Durban. « Il est tout simplement scandaleux d’affirmer qu’il en coûterait 14 milliards de dollars au Canada pour demeurer au sein du Protocole de Kyoto. C’est faux. Le Protocole de Kyoto ne nous coûtera pas un sou. Ce qui nous coûtera cher cependant est notre inaction dans la lutte contre les changements climatiques. »

« Le Canada doit demeurer au sein du Protocole de Kyoto et négocier des cibles qui sont acceptables pour ce gouvernement. En rejetant le processus en bloc, nous devenons un paria sur la scène internationale », a dit May.

Dans un rapport intitulé « Le prix à payer : répercussions économiques du changement climatique pour le Canada », la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE) estime que les répercussions économiques de l’inaction du Canada dans la lutte contre les changements climatiques atteindront 5 milliards par année en 2020 et jusqu’à 91 milliards par année en 2050. Les répercussions économiques affecteront plus particulièrement l’approvisionnement forestier et les régions côtières. L’augmentation de la fréquence des inondations, des feux de forêt et des vagues de chaleur ainsi que la diminution de la qualité de l’air ont déjà provoqué une hausse du nombre de décès et des dommages considérables aux habitations. L’industrie de l’assurance du Canada assiste à une augmentation fulgurante des coûts liés aux tempêtes et aux incendies.

« En refusant de contribuer à l’effort mondial pour atténuer les effets du changement climatique et s’adapter à un climat changeant, le Canada accusera un important retard économique par rapport aux autres pays qui investissent dès maintenant dans les sources d’énergie renouvelables. Le Canada a l’occasion de tirer profit d’une économie verte, mais au lieu de cela, on s’accroche aux combustibles fossiles », a déploré May. « Rejeter Kyoto est une décision consternante. Cela ne nous fera que du tort – économiquement et écologiquement. »