Le Parti vert réclame une enquête publique sur les appels frauduleux et un référendum sur la réforme électorale.
Le Parti fait valoir que le système majoritaire uninominal canadien est extrêmement vulnérable à la fraude électorale et demande des réformes pour garantir aux partis un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix récoltées aux urnes.
« S’il suffit de 6 848 votes pour transformer comme par enchantement un vote minoritaire de 39 % en une majorité au gouvernement du Canada, alors il faut changer de système électoral », a dit la chef des verts Elizabeth May. « Pour accroître notre stabilité et éviter ce genre de stratagème frauduleux destiné à supprimer les votes, il n’y a pas d’autre solution que de doter le Canada d’un système à représentation proportionnelle. »
À l’heure actuelle, les conservateurs jouissent d’une mince majorité d’à peine 12 sièges à la Chambre des communes. Au total, seulement 6 848 votes séparent les candidats conservateurs arrivés premiers des candidats arrivés deuxièmes dans les 14 circonscriptions les plus chaudement contestées au Canada. À titre d’exemple, dans Etobicoke‑Centre, les conservateurs ont gagné par seulement 26 voix, tandis que dans Nipissing‑Temiskaming, seuls 18 votes séparent le vainqueur de la deuxième place. Avec un système à représentation proportionnelle, un parti doit obtenir plus de 50 % des suffrages pour jouir d’une majorité en Chambre.
« Les Canadiennes et les Canadiens sont scandalisés par le fait que notre système électoral pourrait, en théorie, avoir été aussi facilement pris en otage et produire des résultats aussi aberrants », a ajouté May. « La différence entre un gouvernement minoritaire et un gouvernement majoritaire est très importante et si à peine quelques milliers de votes peuvent se traduire par une majorité, alors notre système électoral sera toujours vulnérable à ce genre de stratagème frauduleux. »
Avec un système à représentation proportionnelle, ce stratagème aurait eu très peu d’effet sur le résultat final, réduisant du même coup la tentation de recourir à la fraude pour dissuader les électeurs et supprimer des votes. Une différence de seulement 6 848 votes aurait pu notamment se traduire par une victoire de plus pour un parti, mais pas 14 victoires de plus, comme c’est le cas avec le système actuel.