Motion d’adjournment – les ressources naturelles

Elizabeth May : Monsieur le Président, j’ai parlé du rapport Eyford. Cependant, les événements qui ont eu lieu à Elsipogtog montrent clairement que le rapport est arrivé trop tard. Dans ce cas, aucune consultation n’a été effectuée.

Quoiqu’il soit vrai que la fracturation soit de compétence provinciale, le commissaire fédéral à l’environnement a indiqué, dans son rapport de l’automne 2012, que, pour les aspects qui relèvent du fédéral, comme le suivi des produits chimique toxiques servant à effectuer la fracturation, Environnement Canada ne disposait même pas d’une liste complète des produits chimiques utilisés. Il a ajouté que le gouvernement fédéral détient toujours la responsabilité fiduciaire de veiller à ce que les droits des Premières Nations ne soient pas lésés par l’exploitation des ressources.

En ce qui concerne les projets visant la Colombie-Britannique et mon opposition à l’exploitation des ressources, je ne m’oppose pas à l’exploitation des ressources. Je m’oppose à l’exploitation rapide, irresponsable et débridée des sables bitumineux dans le seul but d’expédier des produits bruts. Si le bitume était transformé en Alberta, je pense que nos discussions seraient très différentes. Cependant, tous les projets d’oléoducs proposés concernent du bitume brut mélangé avec un diluant qu’il faut acheter à l’Arabie saoudite.

Colin Carrie : Monsieur le Président, comme nous l’avons souvent répété, nous allons faire en sorte que les consultations que nous tiendrons auprès des Autochtones soient de véritables consultations, qu’elles soient ouvertes et qu’elles respectent en tous points l’obligation que nous avons de consulter. Nous allons continuer de rencontrer les groupes concernés afin de renforcer le dialogue actuel entre le gouvernement et les Premières Nations.

Les projets d’exploitation des ressources constituent pour les communautés autochtones l’occasion de tourner à leur avantage l’isolement qui a pu jusqu’ici être un fardeau pour elles. En fait, la plupart des mines et des sites d’exploration du Canada sont situés à moins de 200 kilomètres d’une communauté autochtone. Les 400 000 Autochtones qui ont moins de 15 ans vont bientôt faire leur entrée sur le marché du travail, et selon les prévisions, le secteur canadien des ressources naturelles devrait embaucher des milliers de travailleurs au cours des 10 prochaines années.

On parle d’activités économiques d’une très grande ampleur, et on estime que la valeur des grands projets d’exploitation des ressources qui pourraient voir le jour d’ici les 10 prochaines années pourrait atteindre 650 milliards de dollars. Pareil développement créerait des milliers de nouveaux emplois. À l’heure actuelle, l’industrie des ressources naturelles représente environ le cinquième de l’économie nationale et fournit — directement ou indirectement — de l’emploi à plus de 1,8 million de Canadiens. En plus des bons emplois qu’elle fournit, cette industrie génère plus de 30 milliards de dollars en redevances et en recettes fiscales, de l’argent qui permet ensuite de financer les écoles, les hôpitaux et tous les services essentiels dont les Canadiens ont besoin, y compris les communautés autochtones.