Elizabeth May : Monsieur le Président, ma collègue d’Etobicoke-Nord a insisté, dans son intervention, sur le fait qu’on n’accorde guère d’attention aux préoccupations des femmes dans ce pays. Après avoir entendu le discours du Trône, une de mes amies conservatrices a dit la même chose, à savoir qu’il n’y était guère question des difficultés que connaissent les femmes dans ce pays.
Je voudrais signaler une difficulté que j’espérais voir abordée dans le discours du Trône. Je sais que de nombreux conservateurs sont favorables à un changement dans le domaine dont il est question. Ce serait utile pour aider la police non seulement à chercher ceux qui s’en sont pris à des femmes autochtones, portées disparues ou assassinées, mais également pour retrouver des enfants disparus au Canada. Je parle d’une base de données d’ADN des personnes portées disparues pour qu’on puisse faire des recoupements de routine sur les scènes de crime.
Il s’agit là d’une idée importante, qui a reçu l’appui de plusieurs comités du Sénat et de plusieurs conservateurs. Cette base de données n’existe toujours pas. C’est ce qu’on appelle la loi de Lindsey. Judy Peterson, qui fait partie de mes électeurs, milite pour cette cause depuis que sa fille Lindsey a disparu le 2 août, il y a 20 ans.
J’aimerais avoir l’avis de ma collègue à ce sujet.
Kirsty Duncan : Monsieur le Président, je voudrais tout d’abord présenter mes sincères excuses à l’électrice de ma collègue pour la perte de sa fille. Nous parlons du meurtre d’un enfant. Je ne peux m’imaginer pareille horreur. Nous avons besoin de meilleures bases de données et nous devons tout mettre en oeuvre pour alimenter ces bases de données et les améliorer.
J’aimerais revenir sur la parité salariale et sur la place des femmes dans l’économie. Les Canadiens se souviendront que dans le budget de 2009, les conservateurs s’en sont pris aux droits des Canadiennes en portant atteinte à la parité salariale. En 2010, ils ont voté contre un projet de loi libéral d’initiative parlementaire qui donnait suite aux recommandations du groupe de travail de 2004 sur la parité salariale. L’écart de revenus entre les hommes et les femmes au Canada est de 19%. D’après le Conference Board du Canada, notre pays est à égalité avec les États-Unis dans ce domaine, à la onzième place sur 17 pays, et n’obtient qu’un C. Compte tenu des difficultés du climat financier actuel, il est plus important que jamais de profiter pleinement des aptitudes et des talents de tous, qu’ils soient hommes ou femmes.