Loi accélérant le renvoi de criminels étrangers (loi C-43)

L’hon. Laurie Hawn : Monsieur le Président, je suis certain que la députée ne voulait pas insinuer que Nelson Mandela était un criminel de guerre.

Les immigrants d’Edmonton ou d’ailleurs à qui je parle sont les plus outrés quand des gens d’autres pays qui ont commis des actes criminels graves s’en tirent à bon compte et viennent au Canada, où ils obtiennent le statut d’immigrant reçu ou de résident permanent. Quand on dit que les meurtriers s’en tirent à bon compte, c’est vrai dans certains cas, mais c’est un peu exagéré la plupart du temps. Quoi qu’il en soit, les immigrants à qui je parle comptent parmi les plus indignés de voir des gens qui ne respectent pas les règles profiter de la générosité du Canada, que certains jugent excessive.

Nous ne prétendons pas retirer aux gens le droit ou la capacité d’interjeter appel, mais il ne faudrait pas qu’ils utilisent ce recours indéfiniment, pendant sept à dix ans, quand les faits sont probants et que c’est tout simplement l’industrie de l’immigration qui prolonge le processus.

Les immigrants à qui je parle respectent les règles, et ils s’attendent à ce que tous les Canadiens en fassent autant, qu’ils soient nés ici ou qu’ils viennent d’ailleurs.

Elizabeth May : Monsieur le Président, je remercie mon collègue d’Edmonton-Centre de m’avoir reprise. Je ne parlais certainement pas de Nelson Mandela comme d’un criminel de guerre.

Ce que je veux dire, c’est que l’histoire est écrite par les vainqueurs et que, bien souvent, nous ne voulons pas au Canada d’une personne qui est accusée et reconnue coupable de terrorisme dans un autre pays. Cependant, si nous perdons notre capacité à examiner les circonstances particulières, nous perdons notre capacité à réfléchir et à être véritablement des Canadiens.

Notre objectif, quand nous débattons de ce projet de loi, est d’examiner toutes les façons dont les choses pourraient déraper, ce qui, j’en suis sûre, était également l’intention du ministre quand il l’a présenté. Par exemple, si un membre d’une famille établie au Canada depuis longtemps est reconnu coupable de falsification ou de mauvaise utilisation d’une carte de crédit, le projet de loi ne lui donne aucune chance, c’est l’expulsion. Cela ne peut pas être la façon de faire au Canada.