Motion de l’opposition — Instruction au Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique

Elizabeth May : Monsieur le Président, j’ai horreur de contredire le secrétaire parlementaire, mais le chef libéral a adopté maintes positions fermes depuis qu’il est devenu chef. J’ajoute que la plupart sont carrément épouvantables. Il est en faveur de l’oléoduc Keystone. Il a appuyé la vente à Nexen. Il voudrait plus d’accords avec la Chine. La seule de ses politiques que j’approuve est celle pour laquelle les gens ne cessent de le dénigrer.

Je veux mettre cette motion en contexte. Elle porte sur la conduite du Cabinet du premier ministre. Elle ne porte pas sur le problème généralisé du Sénat. Voici ce que j’ai à dire à mon collègue, le secrétaire parlementaire. Dans l’édition d’aujourd’hui du Globe and Mail, un de ses anciens collègues, Inky Mark, décrit le mode opératoire du premier ministre en ces termes:

La plus grande faiblesse [du premier ministre] est qu’il n’écoute personne. Il pensait en savoir plus que nous tous. Il n’ a fait confiance à personne. Il a agi par l’intermédiaire de ses agents intimidateurs.

Je demande au secrétaire parlementaire comment nous devons concilier la réputation qu’a le premier ministre de contrôler complètement tous les aspects de ses activités, en tout temps, avec ce qui n’a pu être que de l’aveuglement volontaire pour ce qui se passait autour de lui dans les tentatives pour étouffer l’affaire?

 

Paul Calandra : Monsieur le Président, j’ai horreur de contredire la députée du Parti vert. Or, le chef libéral prétend appuyer le projet Keystone lorsqu’il se trouve devant des gens de l’industrie pétrolière, mais il en est autrement lorsqu’il va en Colombie-Britannique ou en Ontario.

Et ce n’est pas la première fois que les libéraux agissent ainsi. Rappelons-nous: l’ancien chef libéral appuyait le secteur automobile à Oshawa, mais il en était autrement lorsqu’il allait en Colombie-Britannique.

Le chef libéral appuie les sables bitumineux, mais pas leur extraction. On peut tous manifester son appui à cette industrie, mais quel en est l’intérêt si on s’oppose aux pipelines qui servent à acheminer le pétrole obtenu des sables bitumineux? Je ne suis pas certain que le chef libéral ait bien saisi qu’il ne s’agit pas de « pipes » ici, mais bien de « pipelines », ce qui sert à acheminer le pétrole en vue de le commercialiser, et non à fumer de l’herbe.

Le premier ministre a été très clair. S’il avait su qu’on concoctait un stratagème, il ne l’aurait pas endossé. Nigel Wright a assumé l’entière responsabilité de son geste.

Nous demandons maintenant aux sénateurs de faire de même. Mais comme ils ne le font pas, le Sénat est saisi d’une motion qui ferait en sorte que les sénateurs en cause assument la responsabilité de leurs actes aux yeux des Canadiens, qui, parce que les sénateurs ne sont pas élus, ne pourront décider de leur sort aux prochaines élections.

Mais voilà que nous apprenons que les libéraux ont l’intention de rester les bras croisés et de s’abstenir de voter. Lorsqu’il est question de rendre des comptes, les Canadiens pourront toujours compter sur le Parti conservateur.