Elizabeth May : Monsieur le Président, le Programme des travailleurs étrangers temporaires fait l’objet d’abus. Il semble que je sois la seule ici à penser que le programme est mauvais. Des députés de l’opposition officielle ont dit que le programme comme tel ne posait pas de problème et qu’il pouvait être utilisé à bon escient. Le comité proposé par le Parti libéral se pencherait sur la façon d’en améliorer le fonctionnement.
Ne pourrait-on pas voir s’il y a quelque chose qui cloche avec l’idée de faire venir des gens chez nous pour travailler à salaires moindres que ce que les Canadiens acceptent? Cette façon de faire mine le marché du travail pour les Canadiens. Nous comblons des postes qui pourraient être occupés par des Canadiens. Nous créons aussi des pressions à la baisse sur les salaires au Canada du seul fait que nous envisageons de recruter des travailleurs étrangers, de ne leur accorder aucun droit et de les faire travailler à salaires moindres.
Hedy Fry : Monsieur le Président, la députée soulève une très bonne question.
Je lui signale que le programme existe depuis un bon moment, mais qu’il fait maintenant l’objet d’abus. En vertu du programme, les travailleurs étrangers temporaires doivent être protégés. Ils doivent toucher la même rémunération qu’un Canadien qui occuperait l’emploi, et ils doivent se conformer aux pratiques de travail et aux lois provinciales qui régissent le marché du travail. Ces exigences sont très claires.
Ce n’est que sous le gouvernement conservateur que les travailleurs étrangers temporaires sont exploités et traités comme de la main-d’oeuvre engagée à long terme. C’est quelque chose de nouveau et c’est pourquoi nous voulons aller au fond des choses. Nous voulons voir les données. Nous voulons savoir combien de personnes ont profité du programme et en ont abusé. Le gouvernement conservateur ne semble aucunement préoccupé par cette situation. Ne péchons pas par excès de zèle. Le programme est important pour la productivité lorsque la main-d’oeuvre canadienne n’a pas les compétences requises et lorsque les emplois sont rejetés par les Canadiens. Ce programme nous a toujours aidé à être productifs et à répondre à nos besoins.
La possibilité d’accélérer le processus d’obtention de la citoyenneté canadienne et du statut de résident permanent pour les travailleurs étrangers temporaires est un volet important du programme. Or, le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration a maintenant décidé d’éliminer cette possibilité. Il veut tout simplement que les travailleurs viennent et repartent pour ensuite revenir et repartir encore, et ainsi de suite. Il ne veut pas leur donner la chance de venir au Canada et d’améliorer leur sort.