Elizabeth May : Monsieur le Président, je remercie la députée d’avoir défendu avec autant de passion les libertés civiles et les droits internationaux visant à protéger les droits des réfugiés qui débarquent chez nous, droits auxquels le Canada a souscrit.
A-t-elle étudié les déclarations des ministériels voulant qu’il y ait une sorte de file d’attente pour les réfugiés et qu’il y ait des resquilleurs? Je trouve que dire qu’il existe une file d’attente pour les réfugiés est le moyen le plus farfelu utilisé pour promouvoir ce projet de loi. À mon avis, une telle file d’attente n’existe évidemment pas.
J’aimerais connaître l’opinion de la députée de London—Fanshawe à ce sujet.
Irene Mathyssen : Monsieur le Président, ma collègue pose une question très judicieuse.
Il y a une impression au sein de la population, et je le constate parfois quand je rencontre mes électeurs, qu’il existe une porte d’en arrière que certains réfugiés empruntent pour arriver chez nous. La vérité, c’est qu’il n’y a ni porte d’en arrière, ni porte d’en avant. Nous rejetons la demande de réfugiés que nous retournons chez eux. Cela se produit depuis des années, soit depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel.
Voici un exemple concret. Ma collectivité compte un grand nombre de réfugiés colombiens qui fuient un gouvernement draconien. Ils tentent d’échapper à un arrêt de mort. On trouve parmi eux des chefs syndicaux et des gens d’affaires. Il y a actuellement une famille de ma collectivité qui risque l’expulsion. Des membres de la famille se sont fait dire carrément, par les FARC, qu’ils seraient exécutés. Ils se sont donc sauvés au Canada, mais ils seront quand même expulsés.
Je m’explique ce rejet de presque toutes les demandes de Colombiens par la signature de ce ridicule et malencontreux accord de libre-échange que le gouvernement a signé avec la Colombie, accord qui n’aurait jamais dû être signé.