Elizabeth May : Monsieur le Président, je pense que le Programme des travailleurs étrangers suscite de profondes préoccupations chez les Canadiens. On ne parle pas seulement de l’usage abusif du programme, comme dans les cas récents où des employeurs ont fait venir des travailleurs étrangers et licencié des travailleurs canadiens. Si l’on regarde un incident comme celui qui est survenu à l’usine de transformation du boeuf XL, où l’on a découvert la présence de la bactérie E. coli dans des steaks, on constate que les travailleurs devaient découper tellement de carcasses l’heure qu’ils n’avaient pas le temps de nettoyer les couteaux entre deux carcasses. Ces travailleurs somaliens faisaient tous partie du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Comme le syndicat l’a signalé à ce moment-là, ils ne pouvaient pas se plaindre à leur unique employeur. Ils auraient pu être renvoyés en Somalie sur-le-champ.
Il y a des questions morales fondamentales entourant le Programme des travailleurs étrangers temporaires, et je pense que les Canadiens doivent les examiner également. Nous devons bien utiliser notre capital, respecter nos ressources naturelles, éviter de traiter les êtres humains comme des apatrides et accorder au Canada le respect qu’il mérite.
J’aimerais savoir si le député est d’accord pour dire que nous devons nous pencher sur certains principes fondamentaux quant à la façon dont nous traitons les travailleurs, que ce soit au Canada ou à l’étranger.
Jasbir Sandhu : Monsieur le Président, la députée a tout à fait raison. Nous devons nous assurer, lorsque ces travailleurs étrangers temporaires sont au pays, qu’ils ne sont pas exploités par les employeurs et qu’ils ne toucheront pas un salaire inférieur au salaire minimum. Comme le NPD l’a souligné, certains employeurs étaient contents de payer les travailleurs étrangers temporaires 15 % de moins que le salaire minimum.
Nous devons nous assurer que ce programme est non seulement fonctionnel, mais également crédible et juste. Nous devons nous assurer que ces travailleurs bénéficient des mêmes protections que celles dont jouissent les Canadiens.