Loi visant à empêcher les passeurs d’utiliser abusivement le système d’immigration canadien

Elizabeth May : Monsieur le Président, dans l’excellente allocution qu’il a donnée plus tôt aujourd’hui, le député de Vancouver Kingsway a fait valoir que les députés ministériels qui traitent les réfugiés de resquilleurs ont tort, et je suis bien d’accord avec lui. Cependant, j’ai posé la question au ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, et il m’a dit qu’il y a bel et bien une file d’attente pour les réfugiés, et que ces personnes devraient se présenter à une des installations internationales pour les réfugiés des Nations Unies et attendre là-bas.

Nous avons entendu un député du gouvernement dire que les Nations Unies devraient s’organiser. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est entièrement financé par les dons volontaires que leur versent les gouvernements. Il est déjà au bout de ses ressources, et il n’a pas été mis sur pied afin de servir de salle d’attente pour les réfugiés politiques. Son rôle est d’intervenir en situation de crise. Par conséquent, l’idée que les réfugiés devraient commencer par se rendre dans un camp dirigé par le Haut Commissariat montre une incompréhension totale de la question touchant les réfugiés politiques.

Je me demande si le député de Vancouver Kingsway pourrait donner suite au malentendu du ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme à propos de la façon dont les réfugiés arrivent dans ce pays.

Don Davies : Monsieur le Président, c’est une excellente question. Il est facile d’être généreux lorsqu’on demande à quelqu’un d’autre de payer la note et de porter le fardeau. L’affirmation du ministre laisse entendre que ce sont les autres pays, et non le Canada, qui doivent établir les camps de réfugiés de l’UNHCR. Si des gens s’enfuyaient du Sri Lanka par bateau, par exemple, je suppose qu’on s’attendrait à ce que les pays voisins du Sri Lanka, tels que la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam, accueillent et soutiennent ces gens dans des camps de réfugiés. Pourtant, le Canada n’a pas de camp de réfugiés. Comment peut-on justifier cette position à l’étranger?

Elle est d’autant plus indéfendable que, contrairement au Canada, bon nombre de pays entourant le Sri Lanka n’ont pas signé d’accord international concernant le traitement des réfugiés. Il est encore plus inconcevable qu’un pays riche et industrialisé comme le Canada ne puisse faire mieux alors qu’il a beaucoup plus de ressources à sa disposition pour accueillir des réfugiés. Il est peut-être temps que le Canada établisse des camps de l’UNHCR dans ses propres frontières. Si les députés d’en face croient que l’ONU devrait apporter sa contribution et être plus efficace, le Canada pourrait peut-être donner l’exemple en proposant d’en faire davantage à cet égard.