Elizabeth May : Monsieur le Président, l’amendement proposé par le député de Lac-Saint-Louis est excellent.
Je souhaite vous informer que, pendant les vacances estivales, je me suis brièvement entretenue avec le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme lors du Stampede de Calgary. J’ai souligné la même lacune, à savoir qu’il est absurde que l’on mette l’accent sur les bateaux alors que la plupart des demandeurs d’asile arrivent au Canada par avion. Il a mentionné qu’il pourrait, en sa qualité de ministre, désigner la situation comme étant une entrée inhabituelle par avion, autobus, voiture ou tout autre moyen de transport. Autrement dit, le projet de loi pourrait s’imposer sans faire de bruit et exposer tous les demandeurs d’asile, hommes, femmes ou enfants, à une peine d’emprisonnement d’un an.
Le député de Lac-Saint-Louis souhaite-t-il commenter cette affirmation?
Francis Scarpaleggia : Monsieur le Président, le problème fondamental que pose ce projet de loi est qu’il victimiserait ceux qui, bien souvent, sont déjà des victimes dans d’autres pays.
Nous nous impatientons tous un peu dans la circulation et n’aimons guère être pris dans des embouteillages. À notre arrivée à la maison après un long trajet de retour du travail ou d’ailleurs, nous nous plaignons que c’était infernal parce que nous étions coincés dans les bouchons de circulation pendant une heure et demie. Nous devrions songer à celui qui accepte de payer une grosse somme d’argent pour embarquer à bord d’un bateau bondé pour traverser une mer ou un océan et tenter de se faire une nouvelle vie dans un pays comme le Canada. Nous devrions songer à quel point ces gens doivent être désespérés pour franchir toutes ces étapes et endurer toutes ces souffrances. Je ne pense pas que nous devrions les considérer comme étant des arrivants étrangers désignés et les placer en détention pendant 12 mois.
Je répète que nous punissons la victime. Je ne crois pas que ce soit là une excellente politique publique que les Canadiens approuvent.