Loi visant à empêcher les passeurs d’utiliser abusivement le système d’immigration canadien

Elizabeth May : Madame la Présidente, j’ai vérifié les renseignements fournis hier, car j’étais stupéfaite que le gouvernement prétende qu’en tant que pays développé et industrialisé, nous fournissons plus de soutien pour les réfugiés que tout autre pays industrialisé. D’après le ministre, nous accueillerons 14 000 réfugiés l’an prochain. Selon le site Web d’Amnistie internationale, l’Allemagne vient en aide à 250 000 réfugiés, tout comme les États-Unis.

L’affirmation du gouvernement me stupéfait et je me demande si la députée aurait plus de détails à ce sujet.

Jinny Jogindera Sims : Madame la Présidente, je ne manquerai pas d’examiner ces chiffres de plus près. Cette mesure législative ne vise pas le nombre de réfugiés qui trouveront asile dans notre pays, mais plutôt le traitement que nous accorderons à ceux qui débarquent chez nous. Je le répète: je tiens à parler surtout de notre identité en tant que Canadiens et de la façon dont nous voulons traiter les gens qui sont meurtris par la guerre et la persécution et qui ont vécu dans des circonstances extrêmement difficiles. On peut tous embrouiller les gens à l’aide de chiffres, mais nous, les parlementaires, avons le devoir de nous interroger sur l’objet du projet de loi d’un point de vue humanitaire.

Les passeurs ne vivent pas à bord des bateaux ou des avions qui transportent les réfugiés jusqu’ici. Ils vivent probablement une vie très confortable. Or, le projet de loi ne contribuerait pas à réduire les sommes que réclament les passeurs pour le voyage. Au contraire, il aurait pour effet de persécuter davantage les victimes. Nous n’avons pas besoin de cette loi contre les passeurs; nous avons déjà d’excellentes lois qui ciblent les passeurs. Appliquons-les.