Motion d’ajournement – La sécurité aéroportuaire

Elizabeth May : Monsieur le Président, j’interviens ce soir pour revenir sur une question que j’ai initialement posée le 15 février dernier, et qui porte sur la suppression des services de la GRC dans un  certain nombre d’aéroports de catégorie 2 en Colombie-Britannique et ailleurs. D’après la réponse de la secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique, le déploiement des effectifs de la GRC correspond à une décision opérationnelle de ce corps de police et ne relève pas des décisions de l’administration actuelle.
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C’est une perte considérable pour l’aéroport de Victoria, qui se trouve en fait à Sydney, en Colombie-Britannique, dans ma circonscription. La présence des officiers de la GRC était très utile. Grâce aux agents de la GRC affectés à l’aéroport de Victoria, on pouvait compter sur une couverture sept jours par semaine. Maintenant, quand des problèmes surviennent à l’aéroport, le détachement local de la GRC à Sidney doit jongler avec d’autres appels et d’autres demandes. Il s’agit d’un aéroport occupé et la présence de la GRC était très importante pour assurer la sécurité.

De plus, les agents de la GRC ont été retirés de Kelowna. Si Kelowna est située dans une région à la beauté spectaculaire, dans l’Okanagan, il reste que d’après les experts en sécurité que j’ai consultés, c’est une porte ouverte au trafic de drogue et d’armes. La ville est proche des importants marchés du nord de l’Alberta, et à défaut d’un détachement de la GRC à l’aéroport de Kelowna, on peut craindre une augmentation du trafic de drogue et d’autres activités criminelles.

Ces suppressions interviennent au moment où on effectue d’importantes réductions des effectifs des agents de sécurité frontalière. D’après le syndicat des gardes frontaliers, l’Agence des services frontaliers du Canada aurait supprimé 1 000 postes. Nous avons vu les reportages sur la suppression de la division canine, qui était très efficace pour détecter la présence de drogue et de narcotiques à la frontière. Nous avons perdu cette division canine, nous avons perdu les agents des Services frontaliers qui travaillaient avec cette division, et nous perdons des éléments de sécurité à la frontière canado-américaine, au moment-même où la réduction des effectifs de la GRC porte atteinte à notre protection dans les aéroports.

Je trouve cela assez déconcertant, je dois le dire, de la part d’une administration qui prétend sévir contre la criminalité et protéger les Canadiens contre la menace de la criminalité violente et des activités illégales. Le problème ne concerne pas seulement les agents des Services frontaliers ni les seules opérations de détection; il va perturber les activités de première ligne des agents de sécurité frontalière de telle façon que, de l’avis du président du syndicat, les trafiquants vont gagner la partie.

Il serait souhaitable que le gouvernement fédéral revienne sur ces coupures malencontreuses, qu’il rétablisse la présence des officiers de la GRC dans les aéroports de catégorie 2, comme ceux de Victoria et de Kelowna, et qu’il remette également en question les réductions d’effectif parmi les agents de sécurité frontalière. Ce sont là des compressions malencontreuses qui vont faire beaucoup plus de dégâts à cause des atteintes à la sécurité qu’elles ne permettront d’économiser au nom de l’austérité.

Pierre Poilievre : Monsieur le Président, je remercie la députée de Saanich—Gulf Islands de me donner l’occasion de répondre à ses préoccupations. Comme d’autres services de police au Canada, la GRC assure les services de police dans certains aéroports de Colombie-Britannique. La sécurité aéroportuaire comprend trois niveaux partout au pays.

Le niveau I englobe les principaux aéroports ayant des détachements de police comme ceux de Toronto, Montréal, Calgary, Vancouver et d’autres grandes villes. Le détachement de police à chaque aéroport de niveau I est fourni par le service de police ayant compétence dans la municipalité où l’aéroport est situé.

Les aéroports de niveau II sont situés dans les municipalités de taille moyenne comme Kelowna ou Victoria.

Les aéroports de niveau III sont dans de petites localités d’un bout à l’autre du Canada et n’ont pas de présence policière permanente faisant partie de leurs mesures de sécurité.

L’évaluation de la sécurité de tous les aéroports fait l’objet d’un effort continu de la part de Transports Canada.

Le financement des mesures de sécurité aux aéroports est versé directement par Transports Canada aux autorités aéroportuaires et à la municipalité.

La fourniture de services de police contractuels par la GRC est effectuée dans le cadre d’une collaboration entre la municipalité et le directeur de l’exploitation de chaque aéroport.

Globalement, la sécurité des aéroports comprend diverses mesures, par exemple la clôture de périmètre, les laissez-passer des employés et les zones d’accès contrôlé. Les crédits accordés par Transports Canada sont fondés sur l’évaluation visant à établir les risques et les besoins de sécurité de chaque aéroport.

En 2012, Transports Canada a estimé que les mesures de sécurité existantes aux aéroports de niveau II, y compris ceux de Kelowna et de Victoria, outre les agents et détachements de police dédiés, étaient suffisantes pour assurer la sécurité publique dans ces aéroports.

Nous sommes confiants que l’évaluation de Transports Canada est juste et que l’ensemble des mesures de sécurité dans les aéroports canadiens, y compris ceux de Kelowna et de Victoria, assure un niveau maximum de sécurité pour tous les Canadiens. Je donne à la Chambre l’assurance que la présence policière aux aéroports de Kelowna et de Victoria est assurée au moyen de patrouilles régulières et en répondant à tous les appels d’urgence 911.

Cela dit, je remercie la députée pour sa question et je m’attends à ce qu’elle revienne à la charge.