Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Corée (le projet de loi C-41)

Elizabeth May : Monsieur le Président, en écoutant le discours du député, j’ai cru déceler une pointe de déception à l’idée que l’opposition officielle puisse appuyer cet accord, en raison des répercussions qu’il risque d’avoir sur le secteur automobile du Canada. J’ai également lu les mémoires présentés par Unifor et je sais que le syndicat craint que l’accord n’entraîne une hausse du déficit commercial entre le Canada et la Corée, et ne permette aux véhicules coréens d’inonder le marché canadien, pendant que nous exportons surtout des matières premières vers la Corée du Sud.

Le député hésite-t-il à appuyer cet accord? Ai-je bien interprété le ton de son discours? Pourquoi ne voterait-il pas contre, à l’instar de ses collègues du Parti vert?

Matthew Kellway : Monsieur le Président, je crains que la députée de Saanich—Gulf Islands n’ait mal interprété mes inquiétudes. C’est de ma faute.

J’appuie l’accord. Il est de meilleure qualité que les accords précédents que le gouvernement a négociés et dont nous avons débattu.

Je pense toutefois qu’il vaut la peine, dans le contexte du débat à la Chambre, de soulever les questions importantes que suscite ce projet de loi. Quel est le contexte politique économique général de ce projet de loi? Où est la politique ou la stratégie qui reflète notre désir d’être capable de soutenir la concurrence sur le plan de l’innovation, par exemple? Où sont la politique et la stratégie garantissant que tous profiteront des avantages économiques de cet accord?

Pour le gouvernement, l’élimination des barrières commerciales semble suffire. Ensuite, la magie opérera.

J’appuie l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud, mais quelles sont les répercussions sur le secteur automobile et les autres secteurs de l’industrie? Quelle est la vision économique globale pour ce pays? Dans mon coin de pays, ma collectivité, il y avait autrefois des fleurons de l’industrie canadienne. Aujourd’hui, on y trouve des grandes surfaces et des magasins à un dollar, et des gens qui peinent à joindre les deux bouts.

J’aimerais demander au gouvernement ce qu’il compte faire à ce sujet.