Elizabeth May : Monsieur le Président, je remercie mon collègue d’avoir posé ce que je soupçonne être une question rhétorique.
Depuis qu’il est majoritaire, le Parti conservateur est revenu sur la plupart des positions de principe qu’il avait l’habitude de défendre, comme l’opposition aux projets de loi omnibus ou à la clôture, sous prétexte qu’il s’agissait de mesures antidémocratiques. Or, il a lui-même eu plus souvent recours à la clôture et fait adopter plus de projets de loi à toute vapeur que n’importe quel autre gouvernement de l’histoire du Canada.
Pour une question aussi importante que la protection de la propriété privée, des renseignements personnels et de la vie privée, mon collègue conviendra-t-il comme moi que, jusqu’ici, le gouvernement conservateur a tourné le dos à à peu près tout ce qu’il défendait à l’époque où il était dans l’opposition?
Scott Simms : Monsieur le Président, par où commencer?
La députée a soulevé un argument pertinent, comme nous en avons discuté plus tôt. En fait, mon collègue de Saint-Léonard—Saint-Michel a fait valoir un bon point. Il a dit qu’il était surpris que cette question n’était pas aussi incluse dans le projet de loi d’exécution du budget.
C’est un argument valable parce que, ces temps-ci, ces mesures législatives couvrent tout. Il y avait des projets de loi omnibus avant l’arrivée au pouvoir des conservateurs en 2006, mais ils portaient sur un thème général. Maintenant, les projets de loi semblent n’avoir ni queue ni tête parce que les conservateurs y incluent tout ce qu’ils observent, et la plupart des initiatives qu’ils prennent dans leurs mesures législatives ne faisaient même pas partie de leurs promesses électorales.
Ma collègue a raison. Quand les conservateurs mettront-ils en pratique ce qu’ils prêchaient par le passé, surtout de 2000 à 2005? Quand je suis arrivé à la Chambre en 2004, ils avançaient des arguments solides pour expliquer pourquoi les projets de loi devraient être scindés et examinés comme des projets de loi distincts.
Étant originaire du Canada atlantique, le ministre de la Justice avait défendu vivement la nécessité d’enlever du projet de loi budgétaire les dispositions relatives à l’Accord atlantique et les modifications qui y étaient proposées parce qu’elles méritaient d’être dans une mesure législative distincte. Tous ses collègues du Canada atlantique ont mentionné ce point, mais au moins les dispositions de l’Accord atlantique avaient un lien thématique avec le budget, car elles portaient sur la péréquation.
Maintenant, nous trouvons toutes sortes de questions incluses dans cette mesure législative. Elle est similaire à une crème glacée napolitaine parce qu’elle contient toutes les saveurs. Tous les petits éléments s’y trouvent, même s’il n’y a aucun lien entre eux et, pour une raison quelconque, nous devons accepter une partie, puis rejeter l’autre.
La première partie de la motion traite d’un enjeu très important. J’appuie donc la motion simplement parce que c’est la décision responsable et judicieuse à prendre. C’est une question qui pourrait être traitée très rapidement étant donné la situation, ainsi que les manchettes et les éditoriaux que nous avons vus au cours des deux dernières années. À mon avis, c’est la manière responsable de rédiger une mesure législative.
Il faut scinder ce projet de loi. Nous devons attaquer cette très importante question de front, immédiatement, avant de nous pencher sur d’autres sujets comme la protection de la vie privée.