Elizabeth May : Monsieur le Président, il est près de 23 h 30, mais les échanges sont pleins de verve.
Quand j’entends parler de la théorie économique des retombées, cela me rappelle toujours la remarque savoureuse de John Kenneth Galbraith, qui a dit que si on donne du grain au cheval, les moineaux auront de quoi se nourrir dans le fumier.
Mon collègue n’est-il pas inquiet, alors que nous étudions ce projet de loi budgétaire omnibus à la Chambre, qu’au Comité des finances, qui doit étudier maintes mesures législatives, nous n’ayons pas entendu un seul témoin au sujet de la partie du projet de loi qui traite des produits chimiques dangereux dans les lieux de travail? Il n’y a aucun témoignage et aucune étude pour ces parties du projet de loi. J’ai tenté de faire amender quelques articles, mais personne au comité ne savait quoi que ce soit de ces articles, du fait que des témoins n’ont jamais été entendus à leur sujet.
Don Davies: La députée a parfaitement raison, monsieur le Président. Une des caractéristiques antidémocratiques des projets de loi omnibus, auxquels le gouvernement actuel semble avoir développé une dépendance, est qu’ils contiennent de nombreuses dispositions qui sont adoptées à tout vapeur sans que le comité n’ait le temps de les étudier. Peu importe que le gouvernement soit de droite, centriste ou de gauche, c’est de la mauvaise gouvernance.
Cela fait partie du devoir des députés. Les députés que les Canadiens envoient au Parlement ont pour tâche principale de surveiller les dépenses du gouvernement. C’est le rôle essentiel des parlementaires ici présents. Cela signifie que nous devrions avoir la possibilité et le temps d’examiner dans ses moindres détails chacune des propositions du gouvernement. Un gouvernement qui, comme le gouvernement actuel, a peur des examens est un gouvernement qui a peur du peuple canadien.
J’aimerais ajouter autre chose. Comme des gouverneurs de la Banque du Canada l’ont souligné, environ 600 milliards de dollars traînent actuellement dans les comptes bancaires des grandes sociétés. Ils ne sont pas investis de façon productive dans le pays et ne servent pas à créer des emplois. S’il est vrai que la baisse des impôts des sociétés, comme le prétendent les conservateurs, libérerait toute la puissance du secteur privé afin de stimuler l’économie canadienne, j’aimerais bien savoir pourquoi 600 milliards de dollars de capitaux restent inutilisés alors qu’il y a davantage de Canadiens au chômage aujourd’hui que lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, et que la dette des ménages n’a jamais été aussi élevée dans l’histoire du pays.