Elizabeth May : Madame la Présidente, je m’opposerai également à ce projet de loi, et ce, pour plusieurs raisons.
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Par exemple, je trouve inquiétant que, aux termes de la mesure législative, tout réfugié qui arrivera à la frontière sera détenu pendant un an. La mesure en question vise notamment les gens de 16 à 18 ans qui devraient toujours bénéficier des dispositions du droit international sur la protection des droits des enfants.
J’aimerais que le député de Winnipeg-Nord nous parle des préoccupations selon lesquelles, aux termes du projet de loi, des réfugiés qui se sont installés au Canada, qui ont obtenu le statut de résident permanent et qui n’ont commis aucune infraction et n’ont fourni aucun renseignement trompeur pour obtenir ce statut pourraient se le voir révoquer et être expulsés même plusieurs années après leur arrivée.
Kevin Lamoureux : Madame la Présidente, la députée a soulevé une question sur laquelle j’aimerais m’attarder si j’avais plus de temps.
La vérité, c’est qu’un réfugié qui vient d’un pays inscrit sur cette liste de pays sûrs et qui est resté en détention pendant un an devra quand même attendre quatre ans de plus avant de parrainer un membre de sa famille. Il pourrait avoir à attendre trois ou quatre ans de plus avant de pouvoir retrouver son enfant au Canada. Voilà l’orientation stratégique qu’adopte le gouvernement en présentant le projet de loi C-31. C’est pourquoi j’affirme que c’est loin d’un projet de loi familial. En effet, il sèmerait le désespoir chez les réfugiés, surtout lorsque ceux-ci sont considérés irréguliers ou provenant d’un pays sûr.