Loi renforçant la citoyenneté canadienne

Elizabeth May : Monsieur le Président, j’aimerais que nous puissions tenir une conversation qui rende honnêtement compte de ce qui se passe en cette Chambre, à savoir que je ne vais pas adresser ma question par l’intermédiaire de la présidence au ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, mais je l’adresse aux marionnettistes des bureaux des différents chefs de parti, qui ont décidé que la Chambre allait se livrer à la mascarade des séances prolongées jusqu’à minuit, en l’absence de la confiance et du consensus politique qui devraient prévaloir en cette Chambre, et qui nous éviteraient les débats interminables concernant des projets de loi sur lesquels tout le monde est d’accord, comme le projet de loi C-17, pour que nous puissions l’envoyer en comité sans perdre notre temps en longs discours, et pour qu’on puisse consacrer à ce projet de loi les délibérations qu’il nécessite.

Si la Chambre bénéficiait du respect auquel tous les parlementaires devraient s’astreindre, nous n’aurions pas à siéger jusqu’à minuit pour nous livrer à cet exercice grotesque, pour prouver que nous travaillons fort, parce que, en définitive, nous n’allons pas travailler intelligemment. Je sais ce qui s’est passé en juin dernier, lorsque nous avons travaillé tous les soirs jusqu’à minuit. Les séances de fin de soirée ne donnent pas les résultats parlementaires que méritent nos électeurs.

Je ne sais pas si mon collègue est d’accord avec moi, mais ne serait-il pas préférable que les leaders à la Chambre collaborent entre eux, afin que nous puissions consacrer notre temps à ce projet de loi, et que nous accélérions l’adoption de ceux sur lesquels nous sommes tous d’accord?

Chris Alexander : Monsieur le Président, c’est en soirée, lorsqu’il fallait tenir des débats importants au nom des Canadiens, que la Chambre a accompli certaines des ses plus grandes réalisations au fil des décennies et des siècles.

Voilà pourquoi nous sommes ici: c’est notre mandat. Voilà pourquoi nous sommes prêts à travailler toute la nuit sans nous plaindre et avec enthousiasme.

Si nous nous reportons 100 ans en arrière, en 1914, lorsque la Chambre a débattu pour la première fois de la notion de citoyenneté alors que les conservateurs étaient au pouvoir, nous constatons que bien avant la Loi sur la citoyenneté, il y avait la Loi de naturalisation, et que c’est dans cette loi qu’il a été question de citoyenneté pour la première fois.

L’honorable R.B. Bennett et le premier ministre Borden ont débattu de la question, et l’étape de la deuxième lecture a été franchie en une seule journée. Il est certain qu’ils ont débattu de cette mesure pendant bien moins longtemps que nous le ferons aujourd’hui.