Elizabeth May : Monsieur le Président, le budget m’inquiète pour un certain nombre de raisons. Le gouvernement a eu un an pour reconsidérer sa décision de sabrer un travail scientifique essentiel dans le domaine de l’environnement en fermant la Région des lacs expérimentaux et le laboratoire de recherche atmosphérique en environnement polaire, mais il n’a pas changé d’idée. Les économies réalisées sont minimes en comparaison des dépenses énormes dans d’autres secteurs.
Ce qui me consterne le plus, au sujet du budget, c’est l’absence de tableaux indiquant, pour chaque ministère, comment l’argent sera dépensé. Je n’ai jamais de ma vie vu d’exposé budgétaire qui ne parle pas du budget.
Qu’en pense mon collègue?
Francis Scarpaleggia : J’ai constaté exactement la même chose, monsieur le Président: lorsque j’ai rédigé mon discours, en fin de semaine, j’ai cherché autant comme autant à mettre la main sur des chiffres et des tableaux comparatifs qui auraient en quelque sorte permis de situer les mesures proposées dans un contexte historique, mais en vain.
On semble vouloir user d’un subterfuge afin, essentiellement, de camoufler la teneur réelle du budget sur le plan factuel. Je constate un certain paradoxe: pendant que le gouvernement cache son jeu, il dépense des sommes considérables pour se mettre en valeur et faire la promotion de son prétendu bon travail à la télévision. Pourtant, même une fraction du budget affecté à la publicité aurait suffi à préserver la Région des lacs expérimentaux, réputée être le meilleur laboratoire du monde au chapitre de la recherche sur l’eau douce. Quelle honte qu’on mette la hache dans cet organisme.